vendredi 18 mai 2012

Pourquoi manger bio

Le bio est scandaleusement plus cher que la nourriture dite normale, alors que cette appellation est un abus de langage. C'est le bio qui est "normal" et ce depuis l'aube de l'humanité.

Pourtant, contrairement aux idées reçues les rendements en agriculture biologique sont équivalents voire supérieurs (en utilisant certaines techniques) à ceux de l’agriculture chimique et souvent pour un prix de revient moindre (sans même prendre en compte le coût de la pollution générée par le tout chimique). Une polyculture bio demande peu de surface pour être rentable.

Pourquoi alors empoisonne-t-on la planète pour produire quelque chose qui n'est plus vraiment de la nourriture?

Comme pour toutes les aberrations dont nous sommes victimes : le pognon.

Les monocultures sur de vastes étendues ne sont possibles qu’en agriculture chimique. C’est donc pour cela, sous le prétexte fallacieux de rendements supérieurs, que c’est cette voie qui a été imposée après guerre, afin de favoriser les concentrations entre les mains de consortiums agro-alimentaires au détriment des petits producteurs. Petits producteurs qui se retrouvent captifs dans le choix de leurs semences et écrasés financièrement par le coût des pesticides et engrais toujours plus chers ainsi que par l’obligation d’utiliser un matériel toujours plus puissant rendu nécessaire pour cultiver une terre morte plus proche en consistance du béton que d’un terreau friable. 

De nombreux agriculteurs se sont satisfaits de cette situation, devenant des assistés et plantant ce qu'on leur dit de planter, comme on leur dit de planter et quand on leur dit de planter, sans se poser de questions. A l'opposé, le bio suppose un investissement personnel plus grand de l’agriculteur qui doit redevenir paysan, passer à la polyculture, maîtriser les cycles naturels, inventer et perfectionner ses propres techniques…

Même si notre nourriture nous empoisonne, elle met en général un certain temps à nous faire payer l'addition. Sans relation de cause à effet immédiate, on finit par se dire que l'on n'en meurt pas. Pourtant, la situation empire et même les enfants, dont le métabolisme permet d’ordinaire d'encaisser sans broncher une bonne dose quotidienne de saloperies chimiques et de sucre raffiné, commencent à être de plus en plus malades et de plus en plus jeunes.

Manger bio est possible même avec de petits budgets en gardant à l'esprit que les saloperies mêmes bio ça reste des saloperies. Si vous vous gavez de gâteaux et de sucreries, ce n'est pas la peine de vous ruiner en bio sur ce poste. Par contre faites un effort sur les pâtes (si possible complètes) et les fruits et légumes, lesquels ne sont pas toujours beaucoup plus chers que les chimiques.

Ce n'est pas seulement un gain pour la santé, lequel ne sera pas immédiat, mais c'est avant tout un acte de résistance dans le combat acharné qui se joue actuellement pour la concentration des terres cultivables, la diversité des cultures, l'autonomie alimentaire de notre pays et la destruction de la planète.

Derrière le bio, que des campagnes de dénigrement financées en sous main par l'industrie pétro-alimentaire  essaient de nous présenter comme une forme de snobisme, se joue aussi le refus des OGM et des nano-technologies.

Les OGM sont une vaste escroquerie. Ils nous ont été vendus depuis des décennies comme solution à la faim dans le Monde pourtant il n’y a jamais eu autant de gens qui ne parviennent pas à se nourrir correctement. Ils contaminent et modifient génétiquement les cultures environnantes sans qu’on en mesure les conséquences à long terme. 
Leur utilisation subventionnée dans le tiers-monde a pour conséquence la disparition d’un nombre considérable de variétés de graines traditionnellement utilisées par les populations et, une fois captifs des semences, la ruine orchestrée des petits paysans. 
Leur seule "utilité" est donc économique en privant les agriculteurs de la possibilité de produire leurs propres semences et en créant des variétés permettant, grâce à une résistance artificielle de la plante, l’utilisation massive sans discernement d’herbicides hautement toxiques de type « Roundup ».

Bref, mangez bio!

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire